• Electricité : comment les grévistes veulent pirater les compteurs Linky (Le Parisien)

    Ils sont installés chez plus de 10 millions de clients. Les compteurs Linky vont être utilisés par les grévistes du secteur de l’énergie pour se faire entendre.

    Electricité : comment les grévistes veulent pirater les compteurs Linky

    Erwan Benezet
    17 avril 2018, 19h27

     

    Et maintenant, la grève 2.0 ! Dans le cadre du mouvement lancé par la CGT Mines-Énergie ce jeudi, des actions pourraient cibler, selon nos informations, directement les nouveaux compteurs intelligents Linky. Ces derniers doivent à terme remplacer les 35 millions de compteurs électriques qui équipent les foyers français.

    « Ce sont plus particulièrement les concentrateurs qui sont dans la ligne de mire, explique une source. Ces appareils électroniques recueillent les informations de consommation des ménages envoyées par 50 à 60 compteurs Linky. » Enedis (ex-ErDF), la filiale de distribution d’EDF, indique avoir déjà installé plus de 10 millions de ces nouveaux compteurs dans toute la France, ainsi que 200 000 concentrateurs.

    Enedis menace de porter plainte

    Comment sont-ils piratés ? « Nous avons observé lors d’un précédent mouvement social, fin 2017, déplore-t-on à Enedis, que des cartes SIM avaient disparu de certains concentrateurs, rendant impossible le transfert des données. »

    Contrairement aux compteurs Linky, qui transportent les informations par CPL (Courant porteur en ligne), donc par les fils électriques, les concentrateurs fonctionnent comme un téléphone portable et sont donc munis d’une simple carte SIM. Celle-ci stocke à la fois toutes les données et permet de les envoyer. Sans elle, les concentrateurs deviennent des machines vides.

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    Le préjudice peut donc s’avérer important pour Enedis, mais également pour la vingtaine d’autres fournisseurs, avides de connaître les habitudes de leurs clients. « Autant nous respectons pleinement le droit de grève, autant nous considérons que ce genre d’action s’apparente à de véritables actes de malveillance sur le réseau électrique susceptible de dégrader notre outil industriel, alerte Enedis. Dans ce cadre, nous n’hésiterons pas à porter plainte. »

    leparisien.fr